Lukoil espère revenir sur le marché irakien
L'Irak
ayant proposé aux étrangers de mettre en valeur ses gisements de pétrole et de
gaz, le russe Lukoil veut tenter de revenir sur le marché irakien, mais les
experts estiment que ce sera difficile, note mardi le quotidien Gazeta.ru.
Les
réserves de gaz du gisement d'Akkas, dans une région sunnite de l'ouest du
pays, sont évaluées par les experts à plus de 60 milliards de mètres cubes.
Bien
que le pétrole irakien intéresse des géants comme BP, ConocoPhillips, Repsol ou
encore Royal Dutch Shell, l'absence de base législative relative à l'accès au
pays pour les investisseurs étrangers freine le processus d'investissements.
L'examen du projet de loi portant sur le secteur énergétique irakien se poursuit
depuis plus d'un an. Le plus important est la question de savoir à qui
appartiennent actuellement les gisements pétroliers irakiens. Après l'invasion
américaine, de nombreux projets se sont retrouvés privés d'investisseur, et
l'Etat a pratiquement nationalisé les actifs abandonnés.
Les
experts estiment qu'il sera désavantageux pour la Russie de participer aux
projets pétroliers en Irak. Lukoil travaillait en Irak depuis 1997 et a déjà
investi quelque 4 milliards de dollars dans la mise en valeur du gisement West
Qurna-2, rappelle Natalia Miltchakova, chef du département d'analyse
fondamentale du groupe financier Otkrytie. A présent, les résultats du travail
accompli par Lukoil et les investissements qu'il a réalisés ont été de fait
reconnus comme invalides par le gouvernement irakien. Les gisements font de
nouveau l'objet d'un appel d'offres. Lukoil pourrait éventuellement recevoir
une part des gisements irakiens, mais cela se ferait probablement dans des
conditions de partage de la production, avec la participation de
multinationales possédant la plus grosse partie du gisement.
Le service de presse de Lukoil a déclaré à Gazeta.ru que la compagnie était en train de mener des négociations sur la reprise des travaux d'exploitation du gisement West Qurna. "Beaucoup de choses ont changé depuis un certain temps, tant en Irak qu'au sein de Lukoil", selon les porte-parole de la société. Lukoil a trouvé un partenaire stratégique en la personne de l'américain ConocoPhillips, qui détient, selon les ententes intervenues, 17% du projet West Qurna. En outre, les résultats des études géologiques et sismologiques réalisées pendant trois ans sur les gisements irakiens par des spécialistes russes dans le cadre du mémorandum de compréhension et de coopération intervenu entre le ministère irakien du Pétrole et Lukoil représentent un avantage incontestable pour la compagnie russe.
http://fr.rian.ru/world/20080325/102192887.html